La Nouba Rasd eddil 2

 

 

 

 Editions OSTOWANA

 

 

 

Ce disque comporte les morceaux suivants:

1 . Inqilâb Maouwwâl: Nahwâ ghouzayyal / Ghouzayyalî soukkar nabât ..05'04''
2
. M'çaddar: Yâ ‘oushshâq ..08'38''
3
. Btayhî: Yâman çâda çayda ..07'41''
4
. Istikhbar: Wa lammâ fanâ sabrî ..04'44''
5
. Dardj: Mâ-ni kahîl ..09'10''
6
. Inçirâf 1: Yâ ghazâlîmâa djmalak ..12'58''
7
. Inçirâf 2: Qad bashsharat bi-qoudoûmi-koum ..07'06''
8
. Inçirâf 3: Thalâtha fi-Dounyâ ..04'23''
9
. Khlâç 1: Amshî yârassoûl ..03'13''
10.Khlâç 2: Wahd al-ghouzayyal ..04'59''

 

 

1. Inqilâb Maouwwâl: Nahwâ ghouzayyal / Ghouzayyalî soukkar nabât

Je suis épris d'une petite gazelle
Qui a promis une rencontre, puis s'est éloignée ;
Elle refuse de me rendre visite comme de tenir sa promesse,
Au fond de ma poitrine, brûlent ses braises ardentes ;
Ô croissant de la félicité, aie pitié de moi, sois donc généreux !
Je veille toutes les nuits, alors que dorment toutes les créatures,
Ô ma belle, si écarlates sont tes joues !

Ma petite gazelle est plus douce qu'une plante sucrée
Et ses yeux fardés de noir sont si charmants ;
Pour cette gazelle, mes larmes ont tant coulé ;
Lorsqu'à mon cœur j'ai demandé: que faire ?
Il m'a répondu: je désire veiller toute la nuit auprès de l'aimée !
Ma gazelle au front lumineux a des joues couleur de roses,
Elle envoûte par une magie évidente ;
Par Dieu, comment ne pas l'aimer,
Alors qu'elle a pris mon cœur en otage ?

J'ai adressé mon message à l'aimée,
Une étrange réponse me parvint par son messager :
Il n'y aura point de rencontre avec celle que tu désires !
De combien de fleurs as-tu donc envie ? Lui ai-je demandé,
Toutes les variétés ne peuvent éclore sur un même rameau !
Ô croissant de la félicité, aie pitié de moi, sois donc généreux !
Je veille toutes les nuits, alors que dorment toutes les créatures,
Ô ma belle, si écarlates sont tes joues !

 

2. M'çaddar: Yâ ‘oushshâq

Ô Amants ! Sortant me promener un jour à Malaga,
Je rencontrai, marchant sur le bord de mer, une beauté sans pareille ;
Qu'as-tu à me dire ? Demanda-t-elle ;
Je t'aime, toi l'astre qui règne sur ma raison,
Toi la fille de noble souche originaire de Fès.
Mon bel oiseau, sais-tu que je te cherche comme un fou
Dans toutes les rues qui, pour moi sont désertes, car tu n'y es pas ?

 

3. Btayhî: Yâman çâda çayda

Qui donc a mis la main sur une proie comme la mienne ?
Ma gazelle, je l'ai chassée dans l'antre des lions !
Comment ne pas être pris d'ivresse auprès d'un faon sauvage ?
Le parfum de musc qui exhale d'elle est un remède pour tout amant,
Elle est semblable à une houri du Paradis,
Svelte et la taille parfaite, elle se dandine dans ses habits ;
Quand elle apparaît, son visage révèle
Un astre resplendissant qui se lève à l'horizon de la félicité.

 

4. Istikhbar: Wa lammâ fanâ sabrî

Lorsque ma patience s'anéantit
Et que ma fermeté faiblit,
Lorsque le sommeil me quitta
Et que mon lit me fut interdit,
Je me plaignis au juge des amants ;
Mais ceux que j'aime, injustes avec moi,
M'ont reproché de m'être porté plaignant.

 

5. Dardj: Mâ-ni kahîl

Non ce n'est pas de noir que mes yeux sont fardés,
Il n'est pas dans mes habitudes de noircir mes yeux,
Je suis devenu si maigre à cause de la séparation ;
Soumis et le corps anéanti, que puis-je donc faire ?
Ah! Ce que le bien-aimé a fait de moi !
Celui dont je suis épris et qui est la prunelle de mes yeux.

 

6. Inçirâf 1: Yâ ghazâlîmâa djmalak

Ô ma gazelle, comme tu es belle,
Tu as pris possession de mon esprit
Depuis que je me suis épris de toi.
Ignore donc ceux qui nous espionnent !
Combien de fois, dans les allées du jardin,
Elle m'a servi à boire sa salive comme nectar du paradis.
Ô mon Seigneur, donnez-moi de la patience !

 

7. Inçirâf 2: Qad bashsharat bi-qoudoûmi-koum

Le vent d'Est a annoncé la bonne nouvelle de votre arrivée,
Soyez les bienvenus, vous qui nous rendez visite !

 

8. Inçirâf 3: Thalâtha fi-Dounyâ

En ce monde, je suis épris de trois choses:
Ma coupe quand elle est pleine,
Mon bien-aimé, quand avec lui, je satisfais mes désirs
Durant une nuit entière ;
Dans l'ivresse, j'ai perdu fortune et modération,
Lorsque mon bien-aimé, dont la beauté surpasse toutes les beautés,
Est assis en face de moi ;
Il m'offre sa jeunesse qui n'a pas de prix,
Mon bien-aimé qui exhale le parfum de musc ;
Donnez-moi le remède qui guérira mes yeux
Avant que leur mal ne s'aggrave !
Espions et censeurs envient mon bonheur… ?
Qu'ils meurent donc de dépit !

 

9. Khlâç 1: Amshî yârassoûl

O messager, va chez mon aimée au nom des promesses et du désir,
Dis-lui que la séparation a trop duré et que l'heure est venue de nous retrouver.
Dieu, Toi qui entends et exauces les prières, réunis au plus vite les amants séparés.
J'organiserai pour ma belle une fête qui tourmentera les ennemis et les envieux
Aussi longtemps que durera ton absence, ta visite viendra y mettre fin.

 

10. Khlâç 2: Wahd al-ghouzayyal

C'est une petite gazelle dont la beauté m'a séduit
Raffinée, aimant plaire, elle n'a pas d'égale parmi les belles ;
Mais, avare en amour, elle m'a abandonné sans regret ;
Pourquoi de mon coeur es-tu devenue le bourreau
Pourquoi me livres-tu à la pitié de mes ennemis ?
Je promets que lorsque mes yeux te verront, je me repentirai
Et je proclamerai : quel instant de bonheur, que le Seigneur en soit remercié !

Lève-toi, belle coquette, regarde comme le jardin est en fleurs !
Les fleurs ont des couronnes de rosée et sublimes sont les roses rouges!
Remplis les coupes et sers donc à boire de ce vin vieux et vermeille !
Pourquoi me livres-tu à la pitié de mes ennemis ?
Je promets que lorsque mes yeux te verront, je me repentirai
Et je proclamerai : quel instant de bonheur, que le Seigneur en soit remercié !

Sa beauté resplendissante m'a laissé éperdu et anéanti ;
Ses sourcils noircis de khôl, envoûtent par leur magie,
Sa salive a la douceur du miel et me redonne vie chaque fois que je la déguste.
Pourquoi me livres-tu à la pitié de mes ennemis ?
Je promets que lorsque mes yeux te verront, je me repentirai
Et je proclamerai : quel instant de bonheur, que le Seigneur en soit remercié !

 

Traduit de l'Arabe par Saadane Benbabaali
Décembre 2015
Tous les textes sont traduits par Saadane Benbabaali
sauf "Amshi yârassoul" qui a été adapté par mon regretté maître Kamel Malti

 

Les musiciens:

. Nadji HAMMA: Oud
. Mohamed El Amine BELOUNI: Oud
. Rafik SAHBI: Qanoun
. Youcef NOUAR: Mandoline
. Djamel KEBLADJ: Alto
. Abdelhadi BOUKOURA: Alto
. Halim GUERMI: Ney
. Haroun CHETTAB: Rebab
. Sofiane BOUCHAFA: Derbouka
. Khaled GHAZI: Tar

et Beihdja RAHAL à la Kouitra.

 

Enregistrement numérique : Studio Aminoss (Déc 2015)
Ingénieur du son : Amine Hamerouch
Direction artistique : Beihdja Rahal
Traductions de la poésie : Saadane Benbabaali
Montage Photo : Mohamed Meberbeche
Conseils : Hakim Benouali
TT : 67'55"

Remerciements à Air Algérie