Les tournées sont une occasion d'aller à la rencontre du public 
     
     
 

La diva andalouse, spécialiste de la nouba, Beihdja Rahal, a présenté, dans le cadre d'une conférence de presse organisée lundi dernier à la salle El Mouggar, son dernier album — le dix-neuvième de toute sa carrière —, Nouba Ghrib.

Elle a également annoncé une tournée qui commencera, ce jeudi, par un concert promotionnel de cet album de 80 minutes, demain soir à la salle El Mouggar, pour ensuite sillonner quelques wilayas du pays, notamment Djelfa, Bouira et Biskra. “Les tournées sont une occasion d'aller à la rencontre du public, car il est de notre rôle de faire connaître le genre andalou”, a-t-elle affirmé au tout début de son point de presse. Car, selon elle, la préservation de ce patrimoine passe aussi par la présentation du travail au grand public.

L'album Nouba Ghrib, totalement différent de celui éponyme sorti en 2001, a demandé à l'interprète plus de sept mois de préparation, entre choix des textes, répétitions avec les musiciens et enregistrement. De plus, l'album comporte un inédit : le insifâf Yä man la'ibat bi-hi fi sh-shamoûlou, car “cette poésie existe dans un autre mode que le ghrib et j'ai retrouvé dans des archives qu'il était aussi interprété dans ce mode. Mais il n'a pas été répertorié. Maintenant c'est fait”, a expliqué Beihdja Rahal.

Elle a également rappelé qu'elle travaillait dans le choix des textes avec l'universitaire Saâdane Benbabaali, avec qui elle avait d'ailleurs signé l'ouvrage édifiant La Plume, la voix et le plectre (éditions Barzakh 2008).

Beihdja Rahal a insisté sur sa passion pour la nouba, en affirmant que c'était ce qu'elle ressentait le plus sur scène : “Je suis passionnée par la nouba, et tant qu'il reste des noubate à interpréter, je reste dans la nouba. Et il y en a beaucoup qui restent inconnus du grand public.” Elle a également mis l'accent sur le danger qui menace celle-ci : “La nouba est en danger, et ce n'est pas le cas du hawzi ou du aroubi. De plus, sans l'école, on ne peut pas prétendre connaître et interpréter ce patrimoine.” En outre, l'artiste a mis l'accent sur la formation, en saluant le travail des associations.

 

Sarah Kharfi
"LIBERTE" mercredi 3 mars 2010