L'Andalousie rêvée  
     
     
 

Beihdja Rahal en concert demain à 20h30 à l'Institut du Monde Arabe. La chanteuse algérienne Beihdja Rahal donnera, demain à 20h30, un concert arabo-andalou à l'auditorium de l'Institut du monde arabe.

L'interprète virtuose mettra tout son art pour interpréter un répertoire déjà bien étoffé. Le travail de Beihdja Rahal renoue donc avec une pratique très ancienne, tout en prenant acte de l'évolution constante de cette musique au cours des quelque huit siècles de son histoire.

Dans une fiche de présentation de l'artiste interprète, on apprend que Beihdja Rahal a été initiée par le maître Mohamed Khaznadji au conservatoire d'Alger, avant de rejoindre en 1982 la célèbre association El Fakhardjia et effectuer ses premiers pas scéniques à l'Opéra d'Alger, où elle se distingue par l'interprétation d'un long solo de la nouba Hssine.

Aussi, “suite à cette performance, Bouabdallah Zerrouki, talentueux ingénieur du son à qui l'on doit, entre autres, une belle série discographique autour de Khaznadji, lui suggère d'enregistrer toutes les noubas algériennes. Elle le fera bien plus tard, se consacrant à ses études de biologie, puis à son métier d'enseignante, en l'absence d'un statut de l'artiste en Algérie. En 1983, le défunt maître Abderrezak Fakhardji la choisit pour interpréter une nouba complète dirigée par le cheikh Hamidou Djaïdir, lors d'un concert donné à Alger, diffusé également à la télévision algérienne”.

Installée à Paris en 1992, elle y matérialisera les projets musicaux imaginés par Zerrouki, avec un premier enregistrement, Zidane, en 1995, un deuxième, Mezmoum, en 1997, puis un troisième volet consacré au Rasd en 1999. Une année plus tard, elle se produit pour la première fois sous son nom en Algérie. De succès en succès, Beihdja réalise, en dix ans, le tour de force de mettre “en boîte” les douze noubas de l'école algéroise la Sanâa , une première dans l'histoire de cet art, jusque-là chasse gardée des hommes.

Elle persévère dans ses efforts et arrive à se constituer une riche discographie comprenant un deuxième tour des douze noubas, et prépare son dix-huitième album. “Depuis plus de six ans, et dans un souci de sauvegarde de ce patrimoine classique, elle donne des cours de musique et de chant à Paris. Douée d'un talent exceptionnel, Beihdja Rahal rayonne dans l'interprétation du mode andalou, ce style musical classique qui porte aux nues l'authenticité et la pureté du jeu. Son interprétation exige de la chaleur, de l'âme et du sentiment. Celle qu'en propose Beihdja Rahal dégage une émotion qui a comblé le public à chacune de ses apparitions en Europe et dans le monde.”

 

Hakim Hadidi
"LIBERTE" jeudi 4 février 2010