Conférence de presse de Beihdja Rahal, Le nouvel album de Nouba Raml
     
     
 

C'est le dernier album de Beihdja Rahal, sorti en 2007 et dont elle est venue faire la promotion. La chanteuse, installée à Paris depuis 1992,  donne rendez-vous à ses fans mercredi prochain à Alger. Elle leur dédiera, bien sûr,  quelques extraits de "Nouba Raml", numéro 2.

A l'occasion de la sortie de son dernier album "Nouba raml" 2, la chanteuse andalou Beihdja Rahal animera mercredi prochain un concert à l'Auditorium du complexe Laâdi-Flici, Théâtre de Verdure, Alger. Son "nouveau-né" comporte six titres, entre autres "Inqilab zidan, saraqa l'ghossno qedda mahboubi", "Derdj Raml, Hadhi min enawm, khlass Raml", "Aliftou l'bouka baada l'habib".

Il s'inspire de l'une des plus célèbres histoires d'amour d'Al Andalous, celle de Wallada, la fille du dernier calife omeyyade de Cordoue Al Moustakfi Billah (976-1025) et Zeydoun. Célèbre parce que aussi poétique que tragique. Une passion impossible marquée par les vicissitudes politiques, les querelles de palais, les complots pour le pouvoir et les histoires de jalousie.

Lors d'une conférence de presse qu'elle animée hier, l'invité de l'établissement Arts et culture explique que  sa musique est le fruit d'un travail réalisé avec des experts et des spécialistes du patrimoine andalou. Elle compte à son actif 17 albums, tous dans le même style. C'est une collection qui se complète, note-t-elle, qui propose une partie du patrimoine qu'elle connaît.

"Qui arrive à faire de la Nouba et à adopter ce style en Algérie ? C'est un exploit ! Car ce n'est guère facile, il faut le savoir. Je me suis spécialisée dans ce genre musical pour être plus proche du patrimoine. Pourquoi me le reprocher, pourquoi en faire un défaut ? ", dit-elle en réponse à une question d'un confère qui lui demande pourquoi ne passe-t-elle pas à "autre chose".

La chanteuse vraisemblablement ennuyée par cette question qui revient sans cesse à toute rencontre avec les journalistes ajoute qu'elle est passionnée par la nouba et qu'elle ne veut pas faire "passer à autre chose". "Mes fans m'appellent Mme Nouba, ça me fait tellement plaisir ! Je suis passionnée par ce que je fais".

Quant à la promotion de la musique andalouse, peu connue sous d'autres cieux, elle affirme qu'il reste beaucoup à faire. "Nous faisons à peine nos premiers pas dans ce sens. Nous devons promouvoir notre musique classique, notre riche patrimoine", dit-elle.

En outre, Beihdja Rahal dénonce le mépris dont sont victimes nos artistes alors que les artistes étrangers jouissent de tous les égards. "En 2006, il y a eu le festival international de la chanson andalouse, je n'y ai pas été conviée ! En 2007, on m'a invitée mais trois semaines avant le début de la même manifestation ! J'ai accepté mais j'ai dû annuler à la dernière minute car je n'ai pas pu lire le contrat !", souligne-t-elle.

Elle précise que pour les artistes venus d'outre-mer, l'on déroule le tapis rouge, on réserve des chambres dans les plus grands hôtels et on met le paquet. "Moi, on ne me fait pas ça ! Je descends de l'avion comme tout le monde, personne ne m'attend à l'aéroport. Cela me convient, mais nous, artistes algériens, souhaitons avoir la même considération que les artistes étrangers", lâche-t-elle. Invitée par Médias Plus, Beihdja Rahal animera un café littéraire le 2 mars à Constantine. Le 6 mars, elle se reproduira à Mostaganem, conviée par l'association Ibn Baja.

 

Irane Belkhedim
"LE JOUR D'ALGERIE" lundi 25 février 2008