La nouvelle nouba de Beihdja Rahal
     
     
 

L'interprète de la musique andalouse Beihdja Rahal présente aujourd'hui, samedi 25 février,  son nouvel album «Nouba hsine», à 19h, à El-Mougar, Alger.  Lors de son concert, initié par l'Office national de la culture et de l'information, l'artiste de la musique andalouse Beihdja Rahal interprétera, en première partie, sa nouvelle nouba dans le mode hsine. La deuxième partie de ce rendez-vous avec le public sera consacrée à un programme aux deux styles âroubi et hawzi.

Edité par Belda Diffusion, ce nouveau disque est accompagné d'un livret des poèmes chantés par Beihdja Rahal, traduits en français par M. Saadane Benbabaali. La surnommée «Madame Nouba» demeure fidèle à son engagement dans la sauvegarde du patrimoine musical andalou.

Beihdja Rahal propose aux mélomanes de cette musique séculaire une nouvelle nouba qui représente le huitième album de sa deuxième série des douze modes. Avant d'entamer les cinq mouvements de la nouba, l'artiste, à la voix chaude et cristalline, interprète en guise d'introduction un inqilab djarka, Assafi âla ma madha (Grande est ma peine pour une époque révolue), une poésie toute de nostalgie pour Grenade, symbole de l'Andalousie dans la péninsule Ibérique.

Une fois l'inqilab exécuté, Beihdja R. plonge au cœur de la nouba par un mceddar  Ya moukabil kif al-âmal (Ami, que faire ?), un btaihi, Ya morsili sahm el djoufoune (Toi dont les yeux me lancent des traits mortels) avant de marquer un temps d'arrêt par un istikhbar a'raq, Tamourou al-layali (les Nuits se succèdent).

Cette interprète de musique andalouse selon les règles de l'Ecole d'Alger san'a, poursuit sa nouba par un dardj, Mâlihayem (Amoureux éperdu) et deux inciraf entrecoupés par une dlidla djarka, une poésie rare en arabe dialectal, intitulée Lalhbib ashtadda gharâmi (Mon amour pour mon bien-aimé est devenu si intense).

D'une cadence de plus en plus vive, la nouvelle nouba de Beihdja Rahal dans le mode hsine, 21e album enregistré depuis la première série des douze modes entamée en 1995, s'achève en beauté par deux khlass, Ma tattaqi Allah (Ne crains-tu pas Dieu) et Saltak ya badîi echabab (Dis-moi, jeune fille à l'incomparable beauté). Dotée d'une voix mélodieuse aux vibrations fines et célèbre pour sa maîtrise du genre musical çanaa, Beihdja Rahal ne cesse d'offrir des œuvres pour populariser la musique andalouse.

 

R. C.
"LE JEUNE INDEPENDANT" samedi 25 février 2012