Récital de Beihidja Rahal

     
     
 

Présentation de son 26e album

Miroir immortel de notre patrimoine, le mois de ramadhan ne peut avoir lieu sans un récital de Beihdja Rahal, elle-même illustre interprète de ces trésors culturels.

Au début de la semaine, cette voix de velours de l'andalou a donné un récital à la salle El-Mouggar, en présence d'un public merveilleux venu savourer le charme de cette musique ancestrale, concentré et attentif qu'il était jusqu'à la dernière note.

Tout concert de Beihdja Rahal se veut un événement unique. Celui de ce samedi n'a pas dérogé à la règle puisque cette diva de la chanson andalouse a présenté en exclusivité son 26e album. C'est une performance qui mérite toutes les éloges.

En se donnant corps et âme à la recherche et la valorisation de la musique classique algérienne, Beihdja Rahal entreprend un immense travail qui lui prend tout son temps. Ainsi, presque chaque année, elle signe un nouvel album où elle présente une nouba revisitée, personnalisée toutefois spécifiquement et jalousement rattachée à l'authenticité originale de la musique andalouse.

Ce 26e album est dans cette ligne. Il s'agit, comme le précise Nadji Hamma, virtuose du luth, de la nouba portant le nom de mezdj, dont l'interprétation reflète une alliance des deux modes, zidane et ghrib. C'est une longue pièce musicale de 71 minutes, scindée en douze mouvements.

Ceux qui aiment la musique classique algérienne sont envoûtés par cette redécouverte de notre patrimoine musical. Comme à son habitude, Beihdja Rahal chante et dirige les musiciens en grand chef d'orchestre. Elle accentue le charme de cette musique ancestrale avec un éclatant costume traditionnel d'une élégance rare.

« Pour donner plus d'originalité à mes récitals, je m'efforce de changer de tenue traditionnelle à chaque représentation avec le précieux concours de la styliste de renommée internationale Faiza Antri-Bouzar, aux initiale F.A.B. », précise-t-elle.

Beihdja Rahal, elle-même virtuose de la kouitra, a été magistralement acompagnée par huit musiciens : à l'alto par Abdelhadi Boukoura et Djamel Kabledj, au oûd par Nadji Hamma et Mohamed El-Amine Belouni, au qanoun par Rafik Sahbi, à la mandoline par Youcef Nouar, au tar par Farid Ghazi et à la derbouka par Sofiane Bouchafa.

Deux autres concerts de Beihdja Rahal, sous l'égide de l'ONCI, sont programmés durant ce mois de ramadhan le 19 à Biskra et le 22 à Oran.

Quant à la salle El-Mouggar, son programme dédié à la musique du patrimoine continue. « Avec un public nombreux, nous enregistrons parfois des pics d'affluence dépassant les trois cents personnes pour nos concerts », souligne Rabéa Cheikh Bouhakeur, cadre à l'ONCI, rattachée à la salle El-Mouggar.

 

Kamel Cheriti
"LE JEUNE INDEPENDANT" mardi 13 juin 2017