Un coffret de 10 noubate signées Beihdja Rahal sur le marché  
     
     
 

Seules les noubate Raml el maya, Rasd eddil, M’djenba, Dhil, H’ssine, Sika, Maya, Ghrib, Zidane, et la nouba Mezmoum sont rassemblées dans le coffret de 9 CD sorti chez Soli music. Les noubate Raml et Rasd ne sont pas incluses car ces dernières ont été enregistrées chez Lazer, un autre éditeur et, forcément, un concurrent.

Après avoir bouclé l’enregistrement des 12 noubate connues de la musique andalouse, premier objectif qu’elle s’était fixé il y a de cela plus de quatre ans, Beihdja Rahal apporte la dernière touche à son œuvre, la cerise sur le gâteau, avant de se lancer sur d’autres chantiers. Pour marquer la fin de cette première étape de son travail, la musicienne interprète vient de sortir chez Soli music un coffret CD des 10 noubate Raml el maya, Rasd eddil, M’djenba, Dhil, H’ssine, Sika, Maya, Ghrib, Zidane, et la nouba Mezmoum dans ses deux versions (2 CD).

Une belle et louable initiative qui permettra aux amoureux du genre d’avoir une belle pièce pour rehausser leur discothèque. Mais, revers de la médaille, le coffret ne rassemble que les noubate enregistrées chez Soli Music. Les deux noubate restantes qui sont Raml et Rasd ne sont pas incluses dans le coffret car ces dernières ont été enregistrées chez Lazer, un autre éditeur et, forcément, un concurrent. Ainsi, l’idée d’avoir une belle collection des noubate de musique andalouse bien présentées dans sa discothèque devra être revue et corrigée.

Ce sera 10 noubate en coffret auquel on adjoindra les deux CD des deux noubate manquantes. Ce qui est déplorable et frustrant pour l’acquéreur qui aurait certainement aimé avoir les 12 noubate rassemblées dans un seul et beau coffret, digne de l’œuvre et de sa valeur patrimoniale. Et c’est le deuxième point faible du produit. Car, côté présentation, force est de constater que l’éditeur ne s’est pas donné trop de mal dans la conception, confection et présentation du produit. Le coffret est découpé dans le carton glacé servant pour la confection des emballages de cassettes et son assemblage laisse à désirer, car pouvant céder en un rien de temps. Les deux poches contenant deux cassettes (nouba Mezmoum et nouba Zidane) flanquant le coffret complètent le tableau et donnent au coffret une apparence pour le moins inesthétique.

A bien y regarder, on ne peut que déplorer que l’éditeur n’ait guère ressenti le besoin de dégager un budget spécial pour la confection de coffrets dignes de ce nom. Car, avant d’être un emballage, un coffret CD est d’abord un écrin pour l’œuvre qu’il renferme. C’est son argument de vente. Or, l’écrin doit être à l’image du bijou qu’il présente. Et on ne peut présenter l’œuvre de tant d’années de recherche et de travail et un patrimoine culturel séculaire et d’une valeur inestimable dans un vulgaire emballage en carton qu’on s’efforcera de transformer en coffret…

Mais, en attendant le vrai coffret des 12 noubate et pour ne pas finir sur une mauvaise note, on ne manquera pas de souligner la bonne qualité des enregistrements des CD. Réalisés tous en numérique, ils offrent une limpide écoute pour un bon paquet d’heures de belle musique signée Beihdja Rahal, une artiste qui n’a pas fini de nous faire découvrir les beautés de l’héritage andalou.

 

Hassan Gherab
"LA TRIBUNE" dimanche 5 décembre 2004