Rendez-vous - Le public algérois aura la primeur, samedi 10 juin à la salle El-Mouggar (22h30), de découvrir en concert les nouvelles interprétations de Beihdja Rahal.

Hier, précédant la date fixée au cours de laquelle elle se produira, une conférence de presse a été tenue par la cantatrice. D'emblée, cette dernière a annoncé que son nouvel album «Nouba Mezdj Ghrib-Zidane» venait juste de lui parvenir pour le partager avec la presse. Aussi, a-t-elle instruit les journalistes qu'elle n'allait pas s'étendre sur son opus et que c'est à eux de le découvrir et d'en parler, chacun selon son écoute et son appréciation.

Annonçant qu'une vente dédicace sera organisée après le concert de la salle El-Mouggar, l'artiste a précisé qu'un recueil des textes de ses chants est intégré dans l'album. Ce corpus permettra aux mélomanes et fans de la musique Sanaa de l'école d'Alger de lire les textes en langue arabe et leur traduction en français.

Au cours de la rencontre, Beihdja Rahal est revenue sur sa trajectoire artistique et musicale attachée au style de musique Sanaa de l'école d'Alger. Un registre où elle évolue depuis toujours et dont elle se fait une mission, en tant qu'interprète, de le préserver et lui garantir une pérennité au sein du patrimoine musical algérien.

C'est-à-dire dans le respect de ce legs séculaire de la musique arabo-andalouse qui est pour elle une passion. Un héritage qui ne peut se concrétiser sans une transmission pédagogique et un partage. Ce qu'elle exerce en France en animant des classes de musique algérienne andalouse au niveau de certaines structures. Sa ferveur artistique elle l'explique ainsi : «Sans sacrifice et sans passion on n'avance pas...»

Lors de la conférence, elle est revenue sur la rigueur qui réglemente son travail musical qu'elle qualifie d'«académique». Une fermeté professionnelle qu'elle exige de ses collaborateurs, en l'occurrence ses musiciens avec lesquels elle travaille depuis de longues années: «On ne change pas d'équipe avec qui on partage le succès.»

Au sujet d'un imprésario qui aurait à gérer sa profession et négocier ses contrats pour pouvoir se consacrer seulement au chant, Beihdja Rahal n'a pu que répéter plusieurs fois : «Hélas !». Une interpellation qui en dit long sur l'absence de tradition en matière de métier d'agent artistique.

S'agissant du piratage de ses œuvres musicales Beihdja Rahal a signalé qu'elle n'avait aucune appréhension en ce sens mais que les méthodes de lutte reviennent aux autorités concernées. La cantatrice se produira le 19 juin à Biskra et le 22 à Oran.

 

Leila N.
"INFOSOIR" mercredi 7 juin 2017