Douze noubas et pas le moindre répit
     
     
 

"M’Djenba", le label doré

A l’occasion de la sortie de son nouvel album M’Djenba, à quelques jours de son concert promotionnel qui aura lieu le 13 mai à la salle Ibn Khaldoun, Beihdja Rahal, la diva du chant andalou, a donné, hier lundi, une conférence de presse dans laquelle elle a parlé de son travail: la nouba M’Djenba. L’enregistrement de ce nouvel opus lui a pris de longs mois de travail et de préparation. Elle doit la qualité de son travail à son ingénieur du son qui a su donner à son chant un cachet professionnel.

"C’est la douzième nouba que je viens d’enregistrer", dit-elle. Et d’ajouter: "Ce travail vient clôturer une série d’enregistrements entamée depuis 1995, date à laquelle j’ai enregistré la nouba Zidane.". "Ce qu’il faut préciser, c’est que je n’ai pas enregistré tout le patrimoine, c’est-à-dire toutes les noubas dans leur intégralité, je n’ai fait qu’enregistrer quelques modes."

Auparavant, Beihdja Rahal s’est assurée d’abord de l’authenticité de la nouba cherchant à interpréter la bonne version, celle qui semblait être proche du patrimoine. D’ailleurs, elle se veut puriste, proche de la tradition. "Il y a plusieurs façons d’interpréter une nouba, moi je cherche la vraie, celle qui fait référence au patrimoine", explique-t-elle. Et pour assurer sa préservation, elle appelle à la création d’une commission œuvrant à codifier et à archiver la chanson et la musique arabo-andalouses. Ce travail incombe, selon elle, aux associations et aux formations musicales qui travaillent à pérenniser ce genre musical.

"Il y a plusieurs associations qui ont remplacé les conservatoires et qui devraient s’entendre pour créer une commission commune, capable d’établir un contrôle, un suivi et de tracer un programme d’action efficace afin de collecter les noubas, de les répertorier pour ensuite les codifier et les archiver. Il faut que toutes les associations travaillent dans le sens de la pérennité de cet héritage musical."

Sur la possibilité d’un travail de recherche pour la création de nouvelles compositions musicales de type andalou, Beihdja Rahal déclare que cette tâche ne lui incombe pas, qu’elle revient aux musicologues et aux chercheurs. Beihdja Rahal, qui donnera le 13 mai un concert, envisage, après avoir enregistré douze noubas, de faire sortir dans un avenir proche un coffret contenant tous ses enregistrements.

 

Yacine Idjer
"INFOSOIR" mercredi 12 mai 2004