Pour la préservation du patrimoine musical andalou  
     
     
 

Beihdja Rahal sort son 20e album

L'interprète de la musique andalouse, Beihdja Rahal, a sorti son 20e album. Il s'agit de la nouba dans le mode Dil édité aux éditions Belda Diffusion. Beihdja Rahal anime un récital ce samedi à 18h30 à la salle El Mouggar, apprend-on lors d'une conférence de presse donnée hier à la salle El Mouggar, à l'initiative de l'ONCI (Office national de la culture et de l'information).

La nouvelle nouba enregistrée dans le mode Dil comprend un livret dans lequel sont traduits, en expression française, les poèmes chantés par Beihdja Rahal. Cet enregistrement s'inscrit dans le cadre de la continuité du travail de sauvegarde et de préservation du patrimoine musical andalou qu'elle a entamé il y a plus d'une dizaine d'années.

Elle a relevé que l'exécution d'une nouba nécessite beaucoup de concentration et représente le genre qui la passionne le plus. « Il n'est pas facile d'interpréter une nouba, car cela nécessite beaucoup de concentration pour le chanteur comme pour les musiciens. Même si j'aime les styles hawzi et aâroubi que j'interprète souvent dans les concerts que j'anime, la nouba reste le genre qui me passionne le plus ».

Pour elle, la musique andalouse n'est pas une musique figée, du fait que plusieurs genres émanent d'elle. « La musique andalouse n'est pas une musique figée dans la mesure où elle a enfanté d'autres genres musicaux, comme par exemple le hawzi et l'aâroubi ». Elle estime, également, que « le goût de la bonne parole, tout comme l'oreille musicale, se cultive avec des textes propres, d'où l'importance du rôle des paroles dans l'éducation artistique », insiste l'artiste.

Pour cette artiste qui en est à son 20e album, les dérivés de la musique andalouse ne sont pas exposés au risque de disparition comme c'est le cas pour les noubas, dont la moitié s'est perdue avec le temps. Par ailleurs, Beihdja Rahal ne manque pas cette occasion pour exprimer sa grande admiration pour le travail fourni par l'ensemble des musiciens qui l'accompagnent dans cet enregistrement. « J'ai contacté sciemment des musiciens avec lesquels j'ai l'habitude de travailler. Nous nous sommes liés par une bonne relation », lance-t-elle satisfaite.

Beihdja Rahal sera le 28 février à Constantine, dans le cadre de la clôture de la semaine du cinéma. Elle compte animer deux autres concerts en mars dans d'autres villes du pays. Elle se produit le 9 juin au centre culturel algérien de Paris. « Les tournées nationales sont une opportunité pour me rapprocher du large public algérien des différentes régions du pays. Le public qui apprécie la musique andalouse ne réside pas uniquement à Alger ou dans certaines grandes villes », conclut-elle.

 

Samira Sidhoum
"HORIZONS" jeudi 23 février 2011