La ciseleuse de noubate

     
     
 

"Mon but est de réhabiliter l’image de la femme dans la musique andalouse, réservée autrefois à la gent masculine". En effet, Beihdja Rahal est l’une des femmes algériennes qui ont revalorisé l’image de la femme par rapport à la musique classique algérienne qui était, jusqu’à il n’y a pas longtemps, un domaine strictement réservé aux hommes.

Née en juillet de 1962, Beihdja Rahal est issue d’une famille nombreuse. Elle intègre le conservatoire d’El-Biar en 1974 avec sept de ses frères et sœurs. Elle a comme professeurs Zoubir Karkachi et Mohamed Khaznadji. En 1982, elle rejoint l’association El-Fakhardjia où elle assiste aux derniers cours du grand maître de musique andalouse Abderrezak Fakhardji en temps que musicienne et soliste vocale.

En 1986, Beihdja Rahal devient membre fondateur, musicienne, soliste et professeur à l’association Essendoussia d’Alger dans laquelle elle grave sa voix sur quatre enregistrements de l’association. Entre-temps, elle poursuit un excellent cursus scolaire, puisqu’elle devient titulaire d’un diplôme en biologie et enseignante de sciences naturelles au lycée.

En 1992, Beihdja Rahal quitte l’Algérie et s’installe en France pour créer, une année après à Paris, un orchestre sous sa direction. En 1995, une première nouba fut enregistrée, donnant ainsi naissance au désir de sauvegarder la musique andalouse par l’enregistrement et la diffusion des douze noubas représentant les douze mode de cette musique.

Elle a séduit non seulement le public français, mais aussi celui d’autres pays afin de faire connaître notre musique. En effet, après les noubas Mezmoum, Zidane, Rasd, Dil, Ghrib, Maya, Raml, H’sine, Rasd Edil, Raml el Maya, Sika, c’est au tour de M’djenba de nous enivrer par ses mélodies et ses poèmes profanes, bientôt disponible chez les disquaires.

 

Soumeya Hammouche
"EL MOUDJAHID" dimanche 7 mars 2004