Le coin du copiste : Place à la musique andalouse

     
     
 

Beihdja Rahal, l'icône de la musique andalouse au riche parcours sera en concert ce vendredi  à 17 heures, à la salle Ibn Khaldoun, sur invitation de l'Etablissement Arts et culture de la ville d'Alger.

L'information divulguée hier sur un site électronique est, certes, à prendre avec des pincettes parce qu'elle n'a pas encore été confirmée par l'intéressée mais, si elle venait à être vraie, ce serait une bonne chose pour tous les amateurs et amoureux de la musique andalouse dans sa version la plus épurée et orthodoxe comme l'a élevée l'artiste depuis sa pratique au début des années 70.

La soliste qui s'était taillée une place de choix  dans ce domaine, en faisant valoir un grand talent dans son interprétation du patrimoine andalous et sa maîtrise des instruments de musique, n'est pas revenue au pays depuis 2011 où elle avait fait la présentation de son nouvel album à la presse et s'était produite dans la capitale.

La musicienne, née à El Biar en 1962, a vécu toute sa jeunesse en Algérie et en bonne citadine éprise du répertoire arabo-andalous classique, c'est tout naturellement qu'elle s'était tournée vers ce genre musical après avoir entamée une formation artistique au conservatoire d'Alger sous la férule de Mohamed Khaznadji, avant d'effectuer, en 1982, ses premiers pas dans l'orchestre de ce dernier et s'était distinguée par sa voix inimitable et un esprit intarissable en matière de musique andalouse, au point de remporter le prix musical d'Alger en 1987 et 1988.

L'artiste qui militait en faveur de la sauvegarde de cette musique dans une association, était membre fondateur dans l'orchestre Essoundoussia grâce auquel sa carrière s'est vue propulsée. La décennie noire avait obligé la chanteuse au départ en France en 1992.

Beihdja Rahal ne cède pas pour autant à la mélancolie loin de sa terre natale puisqu'elle poursuit son chemin en créant, un an seulement après son arrivée, son propre orchestre à Paris et enregistre 12 noubas, tous les modes existant dans la musique algéroise «ça'naâ» tout en donnant des cours aux jeunes émigrés pour l'apprentissage de la langue et la culture d'origine, et c'est ainsi qu'en 2006 et ce, pour ses travaux de recherche, elle obtient le prix « Mahfoud Boucebci » et figure à partir de 2008 des « 50 personnalités qui font l'Algérie ».

L'interprète ne s'arrête pas en si bon chemin et édite de beaux ouvrages consacrés à la musique, dans laquelle elle s'investit depuis toujours corps et âme.

 

L. Graba
"EL MOUDJAHID" mercredi 21 décembre 2016