Interpréter une nouba nécessite beaucoup de concentration

     
     
 

L'interprète de musique andalouse, Beihdja Rahal, a relevé lundi à Alger que l'exécution d'une nouba nécessite beaucoup de concentration et représente le genre qui l'a passionne le plus. « Il n'est pas facile d'interpréter une nouba car ça nécessite beaucoup de concentration pour le chanteur comme pour les musiciens. Même si j'aime les styles hawzi et aâroubi que j'interprète souvent aux concerts que j'anime, la nouba reste le genre qui me passionne le plus », a indiqué Beihdja lors d'une conférence de presse consacrée à son nouvel album dans le mode Ghrib.

Pour cette artiste qui est à son 19e album, les dérivés de la musique andalouse « ne sont pas exposés au risque de disparition comme est le cas pour les noubas, dont la moitié a été perdu avec le temps ». Beihdja qui a dans son parcours artistique achevé une première série des douze modes et entamé une deuxième série, aspire à poursuivre sa démarche de sauvegarde de cette musique savante par l'enregistrement d'autres noubas « tant qu'il y a de la matière », a-t-elle confié.

La nouvelle nouba enregistrée dans le mode Ghrib, un mode empreint de notes mélancoliques, s'inscrit, a-t-elle précisé, dans le cadre de la continuité du travail de sauvegarde et de préservation du patrimoine musical andalou qu'elle a entamé depuis plus d'une dizaine d'années.

La nouba commence par un Inquilab Djarka « Hal saqat-nî-râha » et se termine par une Qadria « Sabahak bi-l-khayr ». Les autres mouvements, M'saddar et Btayhî, respectivement « Khadam lî sa'dî » et « Narak ya man radaîta bi-hidjrî » sont des textes « peu interprétés auparavant », selon Beihdja qui poursuit sa nouba par un istikhbar A'râq, un Dardj, trois insirâf puis un Khlâs « Laysa lî fi d-dounya ».

Une tournée nationale est prévue dans quatre wilayas du pays. Elle commencera à Alger par un concert jeudi à la salle El-Mouggar à partir de 20h30. Beihdja sera le 7 mars à Djelfa, le 8 mars à Bouira et le 10 mars à Biskra. « Les tournées nationales sont une opportunité pour me rapprocher du large public algérien des différentes régions du pays. Le public qui apprécie la musique andalouse ne réside pas uniquement à Alger ou dans certaines grandes villes », a-t-elle souligné en se référant à la tournée qu'elle a faite en 2009 dans une dizaine de wilayas.

Pour les activités des associations de musique andalouse, Beihdja estime que « le principal rôle d'une association c'est la formation avant tout », ajoutant que « la qualité du travail d'une association dépend de la rigueur de son chef d'orchestre ».

 

"APS" lundi 1er mars 2010