Beihdja Rahal: Nouba Zidane

     
     
 

Encore un trésor arabo-andalou: Beihdja, jeune fille d’Alger qui porte bien son nom (la radieuse) est passée par les plus prestigieuses écoles de son pays avant d’atterrir en 1993 à Paris, trou de la culture arabe! Paris adopte cette colombe de bonne famille et lui donne la possibilité d’oser une révolution. De son exil, Beihdja Rahal forme son propre orchestre de mecs (deux luths, un violon, des percus arabes) qu’elle dirige admirablement avec sa kouitra (le dérivé maghrébin du luth). Fille, soliste, elle met sa voix raffinée au service de la nouba zidane. Tous les gominés de la vieille garde traditionaliste ont été surpris par ses talents. Surpris, mais ravis.

Chez les mélomanes arabes, le doux nom de Beihdja commence à voler de bouche en bouche et, peu à peu, fait déplacer des dizaines de paires de babouches (concert à l’IMA à guichets fermés). Enfin du miel dans l’air. Si vous voulez y goûter, m’rahba, bienvenue au cercle. Mais soyez gentils de bien vouloir ôter vos timberland avant de nous rejoindre sur le tapis volant d’une belle fille qui a plus de cinq siècles et toujours pas de rides.

 

The Hasch
"L'AFFICHE" No 32, mars 1996