Beihdja Rahal, Nouba Raml el maya
     
     
 

Rarement interprète du millénaire répertoire arabo-andalou maîtrisant également le châabi, le blues d’Alger, n’aura mis autant de passion dans l’exercice de son art. Née en 1962 à Alger, au sein d’une famille de mélomanes, Beihdja est passée par le conservatoire dès 1974. Ensuite, elle a fait escale à un autre conservatoire, celui du quartier d’El Biar, où elle côtoie le maître Mohamed Khaznadji, qui lui fournit les armes nécessaires pour fourbir un répertoire aux bases des plus solides.

Cofondatrice de l’association musicale Essoundoussia d’Alger, Beihdja Rahal s’est, pendant quelques temps, consacrée à l’enseignement (elle est licenciée en biologie). Installée à Paris, elle est revenu vers le chant en se produisant avec son propre orchestre de chambre. De nombreux enregistrements de ses délicates interprétations des noubas andalouses d’Algérie témoignent du savoir-faire de ses entreprises mélodiques. D’autant que Beihdja, dans ce territoire naguère chasse gardée des hommes, s’est jurée de graver les douze noubas, ou harmonies, existant dans la tradition de sa terre natale.

 

Rabah Mezouane
"WORD" No 1, juin 2003