Beihdja Rahal interprète la Nouba Mezmoum
     
     
 

Première dame soliste à chanter l’intégrale d’une nouba, Beihdja Rahal a choisi d’enregistrer la nouba zidane, celle qui, à l’instigation de Mahieddine Bachtarzi, avait inspiré Camille Saint Saëns dans sa composition de la Bacchanale de Samson et Dalila. Avec la clarté fragile de son timbre et de sa diction, elle ne s’est pas seulement contentée d’exécuter la nouba zidane dont elle lui a fait atteindre un raffinement esthétique.

Née à Alger, Beihdja a longtemps étudié le chant, avant de se mettre à la kouitra, un instrument dérivé du luth et l’emblème de l’orchestre arabo-andalou en Algérie. En 1992, elle s’installe à Paris. A l’opposé de la tendance aux grandes formations et suivant en cela l’exemple de Cheikh Larbi Bensari, elle a opté pour un petit orchestre: deux joueurs de luth, un violoniste, un percussionniste maniant une derbouka et un tar et elle-même à la kouitra.

Après une courte série de concerts au printemps, Beihdja Rahal a enregistré la nouba mezmoum, la neuvième nouba algérienne, un nouveau CD dont la sortie ne saurait tarder. Elle est à l’affiche au théâtre aussi, où elle associe sa sensibilité et son chant au verbe de Slimane Benaïssa dans les fils de l’amertume, actuellement en tournée à travers la France. Les amateurs d’andalou devront donc patienter un peu avant de découvrir son tout nouvel album et de la revoir en concert.

 


"SALAMA" No 4, mars 1997