La nouba court-circuitée

     
     
 

Beihdja Rahal victime d'une panne de courant à Ibn Khaldoun : La nouba court-circuitée

Vendredi après-midi, un public nombreux était venu apprécier le concert de Beihdja Rahal. La chanteuse qui excelle dans l’interprétation de la nouba arabo-andalouse était à Alger pour un concert unique. L’artiste dévoilait à l’occasion son nouveau coffret, compilation d’albums accompagnée d’un DVD de vidéos live et de photos.

Les connaisseurs de la musique arabo-andalouse s’étaient donnés rendez-vous à la salle Ibn Khaldoun. Le concert était aussi l’occasion de visiter la belle salle de spectacles d’une capacité de 800 places rouverte en octobre dernier après sept ans de travaux.

A 16 h, la salle est bien remplie et le concert débute. Beihdja Rahal entame son interprétation du répertoire classique arabo-andalou. La sonorisation est déplorable et le sifflement de l’effet larsen vient régulièrement ternir la pureté de la voix de Rahal. Un homme entre deux âges notera avec humour : «A mon mariage, j’avais une meilleure sono !».

L’équipement est pourtant flambant neuf. Une enveloppe de 150 millions de dinars avait été débloquée en 2009 pour son acquisition. On est loin du coût d’une sonorisation de mariage... Qu’à cela ne tienne, le public prend son mal en patience. On tente malgré tout d’apprécier le concert de Beihdja accompagne de onze excellents musiciens.

Les airs se suivent dans l’organisation classique de la nouba ponctués par de superbes solos. Avant d’interpréter les mélodies légères du hawzi, la première partie du concert est consacrée à la nouba, forme la plus aboutie de la musique arabo-andalouse.

L’orchestre en était au khlass, dernier mouvement de la nouba au rythme alerte, quand la panne est survenue. Black-out. Extinction des feux. Plus d’amplification. L’orchestre poursuit un moment, se disant que l’électricité ne tardera pas à être rétablie. Mais il ne se passe rien. L’orchestre s’interrompt et la chanteuse quitte la scène sous les encouragements du public.

On attend un quart d’heure en se disant que le groupe électrogène prendra le relais. Une demi-heure passe et toujours pas de courant. Parmi les organisateurs (Etablissement Arts et Culture), personne ne prend la peine d’expliquer la situation au public. C’est finalement Beihdja Rahal elle-même qui revient sur scène pour s’excuser de ce contretemps et proposer une séance-dédicace de son coffret.

Pour rappel, la salle, dont la rénovation a coûté plus d’un million d’euros, dispose bel et bien d’un groupe électrogène. Le matériel avait été livré en 2011 par la Sarl Remelec. Problème. Il a été mal branché et le personnel de la salle est incapable de le faire fonctionner. Morale de l’histoire : il serait peut-être temps d’investir, aussi, dans la ressource humaine.

 

Walid Bouchakour
"REPORTERS.DZ" dimanche 24 février 2013