Agréables soirées andalouses  
     
     
 

Comme chaque année, durant le mois de ramadhan, parallèlement aux traditions religieuses et culinaires qui prennent des proportions énormes. D'autres habitudes de loisirs et de culture se mettent en place chaque année dès les premiers jours de ce mois sacré. Les khaimate, concerts et expositions ramadhanesques sont souvent très attendus et constituent une part importante des événements sur toute l'année. Dans les habitudes nocturnes Algéroises, chaque salle de spectacle possède un type d'activité propre à elle que le spectateur s'attend à retrouver chaque année.

C'est le cas du Palais de la culture Moufdi Zakaria. Au fil des années cet édifice à l'architecture unique est connu pour ces soirées du patrimoine national. Musique Andalouse, chans bédouins, Musiques du sud… c'est la le lot commun des animations proposées.  Jeudi 27 août, le palais ouvrait ces portes pour la première soirée musicale de ce mois de ramadhan. Et pour commencer en beauté, les programmateurs du ministère de la Culture ont fait appel à la grande dame de la musique andalouse Beihdja Rahal.

Avant de s'intéresser à la musique il faut aussi s'arrêter sur la beauté de l'endroit et du concept. Le récital s'est déroulé en plein air dans la grande cour du palais de la culture. Des chaises ont été disposées en face de la scène et autour de la fontaine de la cour, et un petit coin café a aussi été aménagé. Tout était fait pour une agréable soirée, ne manquait plus que la cristalline voix de Beihdja Rahal. En tenue traditionnelle algéroise, son luth à la main, la maitresse des noubates ouvrait la soirée d'une touchya.

Beihdja s'était entourée d'un orchestre andalou de haute qualité mais restreint, il y avait juste ce qu'il faut comme pour une soirée entre amis. Avec ces musiciens elle a honoré son public d'un délicieux medley de chansonnette en adéquation avec la légèreté de l'ambiance. A chaque istikhbar, l'émotion est à son comble tant cette voix est envoûtante, douce et portante à la fois.

La sonorité du luth et du kanoun intensifiait la voix de la diva, puis avec une instrumentalisation réglé au quart de note près, elle entamait des textes de melhoune tel que "yamen bil aouzar", "ya Mohamed ya sidi" ou encore "el ouerchane". Des textes très courants dans la musique chaabi ou hawzi autant qu'andalouse, mais l'interprétation fait toute la différence. Pour preuve Beihdja a eu un auditoire diversifié surtout en matière d'âge, et tout le monde était conquis. C'était là un excellent début pour les soirées du palais de la culture qui réserve encore un programme très varié.

 

Nadir Hammou
"MIDI LIBRE" lundi 31 août 2009