Le nouveau CD de Beihdja Rahal arrive dans les bacs
     
     
 

Au grand bonheur des mélomanes de la musique andalouse, le nouvel opus de la diva Beihdja Rahal vient d’arriver dans les bacs. Noubet Raml El Maya est sortie chez CADIC le 16 avril dernier en Algérie et sera commercialisée dans l’Hexagone à partir de juin prochain sous le label de PLAYASOUND.

La voix féminine de la musique andalouse signe ici le 10e volet d’une série d’enregistrements de mouvements de nouba, entreprise dans une démarche de restitution et de préservation du patrimoine andalou. Il s’agit aussi “d’imposer la voix féminine dans un domaine resté longtemps chasse gardée de l’interprète masculin”, nous confie la cantatrice. “La musique andalouse a connu beaucoup d’interprètes féminines, à l’image de Chikha Titma, Yamna…, mais aucune d’entre elles n’a eu la possibilité d’enregistrer une nouba complète”, nous fait-elle remarquer.

Il s’agit, à présent, selon la chanteuse de renverser la vapeur. “La priorité aujourd’hui n’est pas de parler de Beihdja Rahal mais de la place de la voix féminine dans le champ andalou, afin de lui rendre celle qu’elle mérite”. Elève spirituelle du maître Sid-Ahmed Serri et membre fondateur de l’association musicale Essendoussia, Beihdja Rahal est devenue un emblème de la sauvegarde et de la perpétuation de l’héritage andalou.

La préservation de cette musique ancestrale passe aussi par son ouverture sur d’autres perspectives, sur la musique universelle en l’occurrence. En mars dernier, elle s’est produite aux côtés des élèves du conservatoire de Rouen, en France. “Nous avons effectué un travail en commun autour de la musique andalouse. C’est impressionnant de se trouver face à un orchestre de musique universelle”, nous confie la chanteuse. La fusion entre les deux genres classiques a, par ailleurs, bénéficié d’un très bon écho auprès du public européen. Beihdja Rahal est invitée par le conservatoire pour trois représentations en juillet prochain.

 

Djamel Belayachi
"LIBERTE" jeudi 24 avril 2003