Des retrouvailles mouvementées
     
     
 

La salle Ibn Khaldoun a abrité, vendredi l’après-midi, le concert de l’une des divas de la chanson andalouse, Beihdja Rahal. Organisé par l'établissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger, ce spectacle était pour le moins mouvementé et plein de surprises.

Le retour de Beihdja Rahal sur scène, à Alger, était très attendu et beaucoup de personnes ont fait le déplacement pour assister à cet évènement qui marque également la sortie d’un coffret de l’artiste. Jeunes et moins jeunes, professionnels ou amoureux de la musique andalouse sont venus apprécier le talent de cette grande dame.

Face à une salle pleine de beau monde, Beihdja Rahal, vêtue en blanc, et accompagné par son orchestre, a entamé un programme riche résumant ses cinq derniers albums. Sa voix angélique et son chant maitrisé, et en accord avec les mélodies soufflées par l’orchestre, rendait le moment magique, et d’une grande douceur. Une totale symbiose s’est donc créée entre l’assistance et l’artiste.

Cette magie a été tout de même marquée par quelques moments difficiles, et notamment la coupure d’électricité qui a interrompu le concert. Dès les première secondes, le public a essayé de couvrir cette «obscurité totale», avec ses applaudissements et ses encouragements. De longues minutes de silence et d’obscurité ont suivies. Le public a exprimé sa désolation pour l’artiste.

Il faudrait tout de même souligner qu’il existe bel et bien un groupe électrogène dans cette salle récemment refaite à neuf, mais celui-ci avait également un léger problème technique. Voyant que l’électricité tardait à revenir, et que les gens s’impatientaient, Beihdja Rahal, en vraie professionnelle, et pour remercier son public - venu de toutes parts et de très loin même - a proposé de signer des autographes dans le hall de la salle.

Après soixante-quinze minutes d’interruption, et avec les trois quarts de la salle déserte, le concert a repris. Probablement déçue, Beihdja Rahal a néanmoins gardé le sourire, et est remonté sur scène sans aucune hésitation. Avant de reprendre son programme, elle a tenue à remercier tous les présents pour leur déplacement ainsi que leur attente.

Et de cet incident, elle dira : «Cela peut arriver, ça nous a quand même donné l’occasion de se voir et de se parler». Parler à l’artiste et l’approcher est l’avantage qu’ont eu ceux qui ont décidé d’attendre, et ce, en plus du magnifique programme juste après. En outre, la panne d’électricité était généralisée sur toute la région d’Alger Centre.

 

Farah Yasmine Nia
"LIBERTE" dimanche 24 février 2013