Une nouba dans le mode ghrib
     
     
 

L'interprète de musique andalouse, Beihdja Rahal, a présenté, hier à la salle El Mougar, son dix-neuvième album, «Nouba ghrib».

Alors qu'elle a enregistré, il y a plus d'une année, des noubate en mode sika, Beihdja Rahal, propose, cette fois-ci à son public, des noubate en mode ghrib. Les férus de musique andalouse auront à se délecter d'une dizaine de morceaux, tels que Inqilâb djaharka: Hal saqat-nî r-râha, M'saddar ghrîb: khadem lî sa'dî, Btayhî ghrîb: Narâk yâ man radîta bi-hidjrî, Khlas ghrîb: Laysa lî fi d-dounya, ou encore Insirâf ghrîb, yâ man lâ'ibat bi-hi sh-shamoûlou.

Au sujet de cette dernière pièce, l'interprète zyriabienne nous précisera qu'il s'agit d'un morceau inédit non répertorié. «Le septième morceau est inédit. Il a été interprété dans le mode ghrib et dans un autre mode, après l'enregistrement de l'album, il a été répertorié», nous dira-t-elle. Au cours d'une conférence de presse à El Mougar, Beihdja Rahal, nous précisera que c'est en 2001, qu'elle interprète, pour la première fois, des oeuvres musicales dans ce mode, quelque peu mélancolique et nostalgique.

Questionnée sur son attachement à la nouba, un genre de musique andalouse qu'elle affectionne, elle nous dira: «C'est la nouba qui est en danger pas le hawzi par exemple... et puis on ne peut interpréter la nouba sans avoir fait une formation.» Cette chanteuse précisera à l'assistance qu'elle ne compte pas, du moins pour le moment, investir un autre genre de musique andalouse. Il lui aura fallu plus de sept mois pour concevoir ce «produit» truffé des plus belles pièces du répertoire andalou. «Cette période peut vous sembler courte, c'est que je connais parfaitement tout le patrimoine dans lequel on puise ces morceaux musicaux», précisera-t-elle.

Déterminée à préserver le patrimoine musical andalou et le présenter au grand public, Beihdja Rahal, a créé avec ses amis, il y a quelques mois, «Rythme harmonie», une association de musique andalouse. «Cette association ouvrira ses portes en septembre 2010, il y aura deux enseignants, moi-même pour la nouba et Nasreddine Chaouli pour le hawzi», affirmera-t-elle.

Cette interprète de musique andalouse entamera sa tournée avec le concert du 4 mars à la salle El Mougar. Elle animera par la suite d'autres soirées à Djelfa, Bouira et Biskra. Pour ce qui est des autres villes, notamment celles du Sud, dans lesquelles, elle n'a pas eu l'occasion de se produire, Beihdja Rahal nous fera remarquer que cela dépend des organisateurs. C'est le cas également concernant sa participation dans certains festivals consacrés à la musique andalouse.

 

Hajer Guenanfa
"L'EXPRESSION" mardi 2 mars 2010