Le vingtième CD de la collection de la diva
     
     
 

Sortie d'un nouveau  CD de la nouba Dil de Beihdja Rahal

Le nouveau CD Nouba Dil de Beihdja Rahal sorti aux éditions Belda est dans les bacs, c'est ce qui a été annoncé par l'artiste toujours aussi affable et conviviale lors d'une conférence de presse hier à la salle El Mouggar. Cette rencontre initiée par l'Onci vise à la promotion de cet album. Ce CD est le vingtième d'une collection de Beihdja qui s'inscrit dans le cadre de la préservation et la sauvegarde de ce patrimoine musical ancestral. A cet effet,  deux concerts sont prévus le samedi 26 février à 18h30 dans cette salle et le 28 février à Constantine à la même heure.

A ce sujet, Beihdja précise « qu'il est plus intéressant d'assister en live ». Deux autres concerts seront programmés subséquemment dans d'autres villes au mois de Mars, dont les dates seront communiquées ultérieurement selon les propos de la musicienne. Sponsorisé par Air Algérie, Nedjma et l'Onda, cet album est le vingtième de la série de Noubas enregistrées par Beihdja.

La nouveauté de cette Nouba Dil dont un enregistrement a eu lieu en 2001 réside dans le fait que des morceaux complets de tout le poème sont inédits, l'interprétation par la voix de la chanteuse et le N'ssaf est également nouveau. Se réclamant de la tradition Sanâa Beihdja a repris cette nouba Dil en y incluant des pièces inédites  complètes, et dans l'album on trouve la traduction en français par Saadane Benbabaali dont la collaboration remonte à dix ans et un autre extrait de Kamel Bouchama tiré de son ouvrage « la joie des âmes dans la splendeur de paradis andalous ».

Lors de ce point de presse, Beihdja s'insurge du fait que bon nombre de personnes affirme péremptoirement que la musique andalouse n'a pas de public ; « ce n'est pas vrai car il y a un public réceptif à cette musique ; c'est une musique citadine mais elle est nationale faisant partie du patrimoine algérien  immatériel ; même les éditeurs notamment Belda me demander de préparer des CD ; je serais là pour donner le meilleur de mon travail ».

De ce fait, l'artiste estime que ce patrimoine doit être protégé et l'idéal est que les associations doivent être encadrées par des maîtres de cette musique » explique t-elle à bon escient. Autres doléances à propos de la musique andalouse, « c'est une musique de riches et de bourgeois » dit on « cela n'a rien à avoir avec l'aisance » précise Beihdja ;

Dans le débat, il a été question de l'interprétation de Nouba par Beihdja ; Aussi se défend  elle en affirmant que « ma spécialité est l'interprétation de la Nouba Sanâa mais j'ai déjà chanté du Aroubi, Hawzi et du Medh ». Faisant référence à sa carrière, elle avoue « que depuis mon séjour en France, j'ai appris à gérer ma carrière, d'autant que je vis de ma musique en étant enseignante à l'elco et dans l'association  Rythmeharmonie et je donne des concerts pour un public européen qui aspire à connaître cette musique ».

A propos de sa participation à la manifestation Tlemcen capitale de la culture islamique Beihdja circonspecte  dit n'avoir pas été contactée. Notons que le double album des Nouba M'djenba et Mezmoum est sorti en Europe particulièrement en France.

 

Kheira Attouche
"LE TEMPS" samedi 26 février 2011