Nouvel album de Beihdja Rahal
     
     
 

Beihdja Rahal a su s'imposer au public comme interprète de la chanson et de la musique arabo-andalouses. La chanteuse vient de sortir une nouvelle nouba dans le mode hsine, qu'elle a interprétée, comme de coutume, avec élégance et beaucoup de raffinement. L'orchestration à laquelle Beihdja Rahal s'est livrée était juste, d'une grande sensibilité et précision. Côté chant, Beihdja Rahal s'est imposée à travers une voix chaude et cristalline.

S'exprimant sur son nouveau produit composé de dix titres, Beihdja Rahal nous dira : «Contrairement à mes trois premiers albums enregistrés d'abord en France, les suivants ont tous été édités en Algérie.» Et de souligner : «Ma priorité reste l'Algérie. C'est seulement une à deux années après que le produit sort sur le marché européen. Surtout qu'ici, j'ai le studio d'enregistrement et l'ingénieur du son qu'il faut.»

Cette nouvelle nouba est sortie aux éditions Belda Diffusion. Ce nouvel opus est présenté sous la forme d'un CD accompagné d'un livret de poèmes chantés par Beihdja Rahal, traduits en français par Saadane Benbabaali.

Notons que cette nouvelle nouba fait partie de son projet, qui consiste à enregistrer ce patrimoine musical. Elle représente, d'une part, le huitième album de sa deuxième série des douze modes et, d'autre part, elle constitue le 21e album enregistré depuis la première série des douze modes entamée en 1995.

En effet, depuis les années 1990, Beihdja Rahal s'est assigné comme principale mission de sauvegarder ce legs musical ancestral, et ce, par le biais de l'enregistrement «meilleure façon de la pérenniser et d'assurer sa transmission», estime-t-elle, et d'ajouter : «Tant qu'il y a de la matière, je continuerai à enregistrer des noubas.» Ainsi, l'enregistrement des noubas est motivé par le souci de sauvegarder le patrimoine musical arabo-andalou.

Si par ailleurs l'artiste s'est lancée dans l'interprétation du patrimoine ancestral «c'est non seulement par plaisir et par passion, mais aussi par souci de le transmettre aux générations futures». «Les 12 noubas qui existent ne sont que des vestiges de la transmission orale, dont trois modes sont incomplets, et mon travail prioritaire reste la transmission de ce legs musical», précise-t-elle.

Rappelons que Beihdja Rahal, jouissant d'une notoriété nationale et même internationale, notamment au Maghreb, pour sa maîtrise du genre musical arabo-andalou, est aussi connue pour son combat en faveur de la vulgarisation de cette musique. «Je suis interprète spécialiste de la nouba çanaâ», dit-elle, et de poursuivre : «Le public a appris à me connaître depuis 1995, année où j'ai sorti mon premier album. Ce qui me fait plaisir, c'est lorsque mon nom est cité dans tout le Maghreb quand on parle de musique andalouse.»

Depuis 1995, Beihdja Rahal ne cesse d'enregistrer album après album et d'accumuler de l'expérience et de gagner en conséquence une maturité musicale.

 

Yacine Idjer
"INFOSOIR" dimanche 26 février 2012