Nouba M'djenba à l'honneur
     
     
 

Cette fois-ci elle récidive avec la nouba M’djenba et un concert de promotion de ce nouveau cru prévu pour le jeudi 13 mai à la salle Ibn Khaldoun. A cet effet, une conférence de presse a été initiée hier par l’établissement Art et Culture pour informer de cette manifestation culturelle et évoquer de cette nouba. Selon les propos de Beihdja Rahal «cette nouba M’djenba est la douzième de toute une série commencée en 1995 avec la première Zidane, puis au tour de la nouba Mezmoum, en 1997, puis la nouba Rasd, Ghrib et la nouba Dil en 2001.

Ainsi, mettre à la portée de tous une partie du patrimoine classique andalou a été une aubaine pour cette interprète qui a trouvé un ingénieur du son qui possédait un studio d’enregistrement. Aussi, elle a enregistré 12 noubas des 24. a ce sujet, elle déclare «j’ai fait le tour des douze modes avec derdj, khlass, mceddar etc., mais je n’ai pas enregistré tous les morceaux».

En ce qui concerne sa méthode de travail, cette virtuose de la musique andalouse mentionne après le choix des morceaux, il y a un travail de groupe avec l’orchestre et ensuite un travail de trois semaines en studio pour l’enregistrement, souvent je prends des inédits, non enregistrés et à chaque sortie de nouba j’essaye d’avoir un morceau inédit sauvé de l’oubli, je m’assure de l’authenticité en me rapprochant des derniers maîtres de l’école d’Alger.

Parlant des musiciens qui travaillent avec elle, elle évoque avec regret feu le grand maître du qanoun, Boudjemâa Ferguène. D’obédience de l’école d’Alger sous la férule du maître incontesté Sid Ahmed Serri, Beihdja estime que toute modification de ce patrimoine est à bannir, pour ce faire, elle suggère que le mouvement associatif se dote d’une commission chargée de déterrer, de répertorier ce patrimoine musical, de le suivre et de décider d’une seule version authentique du morceau. «On est encore à la transmission orale ce qui induit des modifications» dit-elle ; et d’ajouter «il doit y avoir une commission pour les écoles d’Alger, de Tlemcen, et de Constantine afin qu’il n’y ait pas de modifications ; c’est une musique des siècles passés, la transcription accompagne la transmission orale».

Sans être favorable pour une codification de cette musique, elle opte pour un travail de recherche des morceaux perdus vu qu’il n’y a pas de création dans ce domaine classique. Faisant référence à la sortie de cette nouba, elle précise qu’un livret expliquant cette musique devait accompagner le CD mais des raisons indépendantes n’ont pas permis de le faire, toutefois elle promet que le prochain en sera doté. En matière de diffusion, Beihdja a deux contrats, un en Algérie avec Soli, et un autre en France pour le monde entier sauf l’Algérie. En France, la diffusion se fait avec divers éditeurs pour assurer une large distribution notamment Med édition, et Club du disque arabe etc.

Côté projet de concert, elle vient de rentrer d’Egypte où elle a été ravie de voir un public mélomane qui a su apprécier cette musique andalouse. Ratisser large tel est le vœu le plus cher de cette interprète qui veut faire connaître ce patrimoine riche, beau et diversifié.

 

Kheïra A.
"HORIZONS" mercredi 12 mai 2004