Des concerts et un ouvrage sur la musique andalouse
     
     
 

L'interprète de musique andalouse, Beihdja Rahal, est, pour la première fois, de sa carrière, invitée officiellement à se produire en Algérie au mois de ramadan. «C'est la première fois qu'un organisme officiel, qui est le palais de la culture, m'invite à me produire sur scène. Jusqu'à présent, tous les concerts que j'ai animés en Algérie sont des initiatives personnelles», confie Beihdja Rahal lors de son passage à la rédaction.

En effet, Beihdja Rahal donnera le 21 septembre un concert au palais de la culture après celui animé hier mercredi, à l'auditorium du complexe Laadi Flici au Théâtre de verdure à l'initiative de l'Etablissement Art et Culture. Et ce après Annaba, le 14 septembre. En France, elle ne fera pas partie des artistes algériens qui animeront les soirées ramadanesques pour la communauté algérienne.

«Je n'aime pas me produire que pour la communauté algérienne. Je veux que la musique andalouse soit écoutée même par le public étranger. La musique andalouse ne doit pas être centrée que pour un seul public», dit-elle.

Cela dit, l'artiste se produira en France en novembre prochain et en Belgique en mars 2009. «La musique andalouse commence à se faire connaître en Europe. Ce qui n'est pas le cas en Orient. En Syrie par exemple, on a oublié ce que sont les mouachahate», estime-t-elle.

Par ailleurs, Beihdja Rahal sera présente en octobre prochain, à la 13ème édition du Salon International du Livre d'Alger (SILA) pour présenter un ouvrage qu'elle a co-signé avec Saâdane Benbabaali, professeur de littérature arabe à l'université de Paris, spécialiste du mouachah.

L'ouvrage, un livre d'art intitulé «La plume, la voix et le plectre» et édité par Barzakh, regroupe des textes de mouachahate traduites de l'arabe au français. «Il y a aussi un texte de Saâdane Benbabaali sur la musique andalouse et ses modes. L'ouvrage est accompagné d'un CD dans lequel j'interprète les mouachahate publiés dans ce livre».

Beihdja Rahal poursuit son travail de recherche avec l'introduction, dans chacun de ses albums, de morceaux nouveaux. «Je n'invente rien. J'explore les œuvres que j'ai à ma disposition. Je n'ai pas tout le patrimoine mais une partie seulement. A chacune des noubas que je reprends, j'introduis des mouvements que je n'ai pas encore exploités. Notre patrimoine est très riche. Il me faut toute une vie pour en venir à bout et encore !».

Par son travail, Beihdja Rahal vise, rappelle-t-elle, la jeune génération. «Je veux que le jeune public découvre son patrimoine. Mon travail dans le domaine musical est très pédagogique. D'où d'ailleurs la publication de mon ouvrage».

 

Farida Belkhiri
"HORIZONS" mercredi 17 septembre 2008