Sublime prestation de la chanteuse Beihdja Rahal

     
     
 

Le coup d'envoi du la neuvième édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes "Festivalgérie", s'est ouvert, samedi soir à la salle Ibn Zeydoun. Comme chaque année à la même période, le festival de la musique andalouse et des musiques anciennes a drainé une foule  des plus nombreuses.

Comme le veut l'usage dans ce genre de manifestation, c'est la ministre de la culture Nadia Labidi  qui a déclaré ouverte la neuvième édition du festival  international de la musique andalouse et des musiques anciennes. Dans son discours inaugural, la première responsable du ministère de la culture Mme Nadia Labidi s'est félécité de la tenue en Algérie d'un tel festival d'envergure. « L'Algérie, dit-elle,  est fier de compter un  tel festival prestigieux. Notre patrimoine musical  ancestral est des plus riches. J'espère que la jeunesse algérienne préservera ce  précieux flambeau ».

De son côté, le commissaire du festival, M. Aissa Rahmaoui a  rappelé que cette neuvième édition du festival de la musique andalous et des musiques anciennes s'inscrit dans le cadre de la célébration du soixantième anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne. «  Il s'agit, dit-il, d'un événement important au cœur des Algériens puisqu'elle a mis fin à plus de cent trente années de colonisation. En effet, cette dernière a essayé d'effacer les repères de notre identité et personnalité ainsi que notre héritage culturel. Le Festival International est un heureux événement à juste titre puisqu'il permet de renouer et de tisser des liens d'amitié et de fraternité durable avec les peuples à travers leur culture aux fins d'échanges fructueux entre les artistes et les musiciens ».

Et d'ajouter que : « ce festival se veut un lien où chacun s'enrichit de la culture de l'autre, où chacun prend conscience du fabuleux trésor qu'il doit à l'autre. C'est également un lieu où le langage universel prend son sens et son envol au-delà de ses limites ».

Le là de la soirée est donné par l'imposant Orchestre National d'Alger,  placé sous la houlette du grand musicien Zerrouk Mokddad. Les musiciens gratifient  à l'unisson l'assistance d'une savoureuse touchia dans le mode Zidane. Des youyous fusent, de partout,  dans la salle, dés que la chanteuse arabo-andalouse Beihdja Rahal, fait son entrée sur scène.

Sapée d'un sublime karakou noir, finement travaillé au fil d'or et d'un volumineux seroual medouar  blanc cassé, la chanteuse- oud en main, salue majestueusement ses fans.  L'heure est  aux intenses retrouvailles avec son fidel public qui le lui rende bien à chacune de ses prestations. C'est ainsi, qu'elle reste un long moment débout sur scène, en lançant des sourires généreux et gracieux à la fois.

Elle  s'approprie son siège  posément. Les vingt deux musiciens de l'Orchestre Régional d'Alger,  reprennent leurs instruments musicaux de plus belle.  La voix de Beihdja Rahal dont on ne lasse jamais d'écouter, s'élève, dans le firmament de cette nuit hivernale. Le calme dans la salle est des plus olympiens.

Beihdja Rahal est au summum de la concentration et ce, dés qu'elle gratte son oûd.  Elle enchaîne avec un réel régal une série de pièces musicales.  Honneur en cette soirée d'ouverture à la Nouba Mdjenba  dans ses différents mouvements. Elle offrira au public un M'Ceddar « Qoum Ya Habibi »,  un B'Taïhi « Qalbi Hassel »,  un Derdj « Es'Ealtek Ya Badie Ech'Chabab, un  Insiraf « Bittou Aâchaqou », et un  Khlass « Ya Toura In Kan Taâoud Ayamna ».

Au bout d'une heure de concert, la chanteuse Beihdja Rahal a prouvé, une fois, de plus que son phrasé, son expressivité, sa présence scénique et l'homogénéité exceptionnelle de sa voix  ont fait d'elle, une  des plus belles grandes interprètes de son temps.

 

Myriam Neil
"FESTIVALGERIE" décembre 2014